J’ai lu Brittany Cavallaro – Les aventures de Charlotte Holmes

Aujourd’hui, pour le fameux « Lundi, que lisez-vous? », j’ai choisi de lire le premier tome des Aventures de Charlotte Holmes, qui mélange du Holmes et du Young Adult : Holmes et Watson ont réellement existé et leurs descendants, les adolescents James Watson et Charlotte Holmes, se retrouvent contraints de s’allier pour résoudre un meurtre dans leur lycée aux États-Unis.

Il faut que je vous avoue que Sherlock Holmes fut mon premier amour. Alors mes attentes étaient plutôt élevées pour ce titre. Le contrat est-il rempli ? Pas vraiment…

Sherlock et moi

Petite, je m’inventai des histoires où j’étais Sherlock, en version fille. Qu’est-ce qui a alors attiré une petite fille de même pas dix ans ? Probablement que l’intellect et la logique soient portées aux nues, moi qui suis quand même pas mal rationnelle depuis toujours. Mais aussi qu’un personnage ait la liberté d’être lui-même sans se poser de question sur ce que les autres attendent de lui.

Bref, cet amour ne s’est jamais démenti, et c’est toujours avec impatience — mais aussi anxiété si jamais cela ne se révèle pas à la hauteur — que je découvre une nouvelle adaptation. Sans réfléchir, je citerai parmi mes préférées la série de la BBC Sherlock, la série Dr House, le film Le Secret de la pyramide ou le roman La solution à 7% de Meyer. Bref, rien de très récent alors que ce personnage inspire toujours plus d’auteurs (et qu’il reste le personnage le plus interprété au cinéma et à la télévision).

Charlotte Holmes mélange Sherlock et Young Adult et avait tout pour m’attirer dans ses filets.

 

L’auteur

Brittany Cavallaro est une auteure américaine de Young Adult d’une trentaine d’années. Bercée par des études de littérature, elle a essentiellement écrit de la poésie puis s’est lancée dans l’écriture de sa trilogie Young Adult sur les descendants de Holmes et Watson.

Le livre

Les aventures de Charlotte Holmes

Je trouvais le titre vraiment pas terrible, jusqu’à ce que je comprenne pourquoi l’éditeur l’avait choisi. En version originale, le titre A Study in Charlotte fait clairement référence au premier roman sur Sherlock Holmes, A Study in scarlet – Une étude en rouge. Ce n’est que quand j’ai vu le titre en VO que j’ai compris que le titre français n’était pas un titre sans aucune originalité mais une tentative de rappeler le titre du premier recueil de nouvelles de Sherlock Holmes, Les Aventures de Sherlock Holmes.

Le résumé

Jamie Watson, arrière-petit-fils du célèbre Dr Watson, ne voulait pas cette bourse pour Sherringford, un collège chic de la côte Est des États-Unis… et encore moins y croiser Charlotte Holmes. L’arrière-petite- fille de Sherlock a hérité du célèbre détective non seulement son génie mais aussi son tempérament explosif. Mieux vaut, dit-on, l’admirer de loin…

Quand un étudiant meurt dans des circonstances dignes des plus terrifiantes histoires de Sherlock, Jamie et Charlotte sont les premiers accusés. Victimes d’un coup monté, ils n’ont d’autre choix que de faire équipe pour mener l’enquête…

Mon avis

Mon avis et mitigé, il y a vraiment des bonnes idées, mais l’intrigue policière est trop poussive.

En débutant cette lecture, j’ai été embarquée.

Le parallèle entre le roman et l’œuvre originale fonctionne bien : le point de vue choisi est celui de James Watson. Tous les personnages clés de Conan Doyle sont adaptés : un Holmes brillant et asocial, un Watson dragueur et impulsif, un Mycroft, frère plus intelligent et plus puissant, un Moriarty brillant surfant sur le côté obscur, un conventionnel et tenace Lestrade, une Ms. Hudson affable.

Les clins d’œil fonctionnent et sont bien adaptés au XXIème siècle, même si ce n’est pas aussi travaillés que dans la série Sherlock : la drogue, le violon, le labo de chimie 442 (pour le 221B), les noms (l’université Sherrinford, qui fait référence au premier prénom que Conan Doyle aurait choisi pour son héros avant de l’évincer).

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Le plus, et ce que je trouve une bonne idée, c’est la fascination de Watson pour Holmes, avant même qu’il la rencontre. Depuis l’enfance, il entend parler d’elle et de ses succès dans des enquêtes policières, et il s’est même fantasmé une enfance où ils auraient partagé leurs aventures en totale complicité. Du coup, dès leur rencontre, il est subjugué par le personnage, même s’il s’aperçoit que la réalité est en décalage avec ses aprioris. Il est envahi par le besoin de la protéger, de façon inconditionnelle. Mais face à une femme qui a appris dès l’enfance à ignorer ses propres sentiments et à agir toute seule, il va se cogner à un mur.

 

 

Puis arrive l’intrigue policière et là, ça devient poussif et brouillon. Les références à l’œuvre originale deviennent lourdes, directement mentionnés par les protagonistes (le coup du serpent du ruban moucheté par exemple), le meurtrier cliché et vraiment pas à la hauteur selon moi (en tout cas, loin d’être un génie du mal qu’on attendrait dans une aventure de Holmes). Le hasard est trop présent, le suspense pas assez, certaines actions sont absurdes.

 

Selon moi, si l’on se lance dans une adaptation, de Holmes, l’enquête policière a tout autant sa place que les personnages : ici, pas de rigueur, pas de déductions logiques pour arriver au résultat, j’ai eu l’impression que nos enquêteurs en herbe n’ont jamais pris la main et ont toujours réagi aux événements.

Enfin, la relation entre Watson et Holmes n’est pas assez subtile. L’angle d’attaque est très intéressant, car ne peut aboutir qu’à un échec au premier abord. Comment un tel mur peut-il lentement se fissurer ?  Comment construire la romance entre James et Charlotte ? Cela ne peut pas être une romance facile et je ne suis pas convaincue par la version de l’auteure. On est dans du Young Adult, évidemment que la romance a sa place, mais des sous-entendus ou des incompréhensions auraient été plus satisfaisants.

Le personnage de Charlotte m’a déçue. OK, ce n’est pas Sherlock, elle n’est pas un robot sans cœur, elle est fragile car fondue dans un moule qu’on a défini pour elle, mais elle ne peut justement pas se comporter comme une ado classique. Or l’auteure la décrit transie d’amour pour son premier précepteur, ou s’effondrant en larmes. Pour moi ça ne colle pas : l’auteure l’a créée Holmes, j’attends d’elle qu’elle se comporte en Holmes. Ce qu’elle fait la plupart du temps en plus.

La couverture japonaise du roman

Ce que je retiens

— Les références à l’œuvre originale et les choix dans leurs adaptations au XXIeme siècle

— Le statu quo entre les deux personnages principaux entre amour et amitié, le dévouement indéfectible de Watson, la rigueur inculquée à Holmes dans laquelle elle se retrouve prisonnière (même si ce n’est pas assez exploité)

— Les dernières scènes où le rythme s’accélère (enfin !)

— Le trailer vraiment sympa (je veux le même pour Save Our Souls, s’il y a des acteurs qui lisent mon article, contactez-moi !)

 

Pour conclure, une lecture en demi-teinte, mais sans doute parce que je suis fan du grand détective. Je vais quand même lire le deuxième tome, avec l’espoir que cela soit meilleur, car la base est bonne… et parce que je suis sherlocked.

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Une réflexion au sujet de « J’ai lu Brittany Cavallaro – Les aventures de Charlotte Holmes »

  1. C’est marrant, moi qui suis loin d’être un spécialiste de l’oeuvre de Sire Conan Doyle, j’ai tout de suite saisi le rapport entre « Les aventures de Charlotte Holmes » et « Les aventures de Sherlock Holmes » ; tu n’as pas fait honneur à ton mentor, sur ce coup-là 😉

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